Paysages Urbains
Exposition collective
Du 2 au 12 octobre 2014 de 14 à 20h
Exposition ouverte du jeudi au dimanche de 14 à 20h
Vernissage jeudi 9 octobre à 19h
Galerie des AAB, 1 rue Francis Picabia, 75020 Paris (métro Couronnes)
Artistes participants :
Fanny Bruno, Josiane Chabel, Juliette Chenais de Busscher, Tomasz Cichawa, Françoise Gasser, Marianne Gaudric, Rebecca Gruel, Philippe Hérard, Catherine Jeantet, Florence Le Van, Mô Mathey, Sarah Schmidt-Whitley, Josette Vigneau, Vincent Rauel et Eléonore Levieux, Florence Wetzel.
Le Paysage Urbain en question
Le thème « Paysages Urbains », en apparence limpide, dévoile ses richesses lorsque l’on tente d’en trouver l’origine et de remonter à sa source : il se révèle alors un formidable point de départ à la création.
Le terme de paysage urbain apparait en Angleterre tout comme en France à la fin du XIXème siècle dans le domaine de la littérature et de la critique d’art, comme l’attestent les recherches de Françoise Chenet-Faugeras1. Il qualifiait alors le charme désuet des villes historiques, en particulier des villes préindustrielles, à un moment de transformation radicale des villes européennes. Si l’utilisation de l’expression de paysage urbain est difficile à cerner dans son utilisation faite par les urbanistes et les géographes avant les années 1960, elle désignait déjà auparavant un genre pictural pour les historiens et les critiques d’art.
Selon Jean-Pierre Le Dantec2, écrivain et directeur de l’école d’architecture de Paris-La Villette de 2001 à 2006, un paysage « est un phénomène mixte où se superposent réalité et imagination créative, nature et culture, géographie et art ». Par essence situé au croisement de différentes frontières, le paysage urbain, plus spécifiquement, peut être appréhendé comme une image fragmentaire de la ville. Il est en ce sens une multiplicité d’images, fragments du réel sélectionnés par un regard singulier, celui des artistes notamment, peintres, sculpteurs, photographes et plasticiens en tous genres.
L’artiste ne représente pas littéralement ce qu’il voit. Par le biais de ses médiums de prédilection, il prélève des éléments du réel selon un certain point de vue. La démarche qui guide son travail est le moteur qui permet de transcender la simple reproduction littérale du réel. Dessins, peintures, gravures et tout autre médium utilisés par les artistes contemporains ne sont pas des documents qui informent sur un plan, une trace de rue. Ils permettent d’appréhender la physionomie d’ensemble d’une ville, de ses places, de ses quartiers, de la vie qui y règne tout en faisant la part belle au domaine du sensible. Ce que proposent les artistes de Belleville – eux-mêmes fortement ancrés dans l’espace géographique dans lequel ils créent – à travers cette exposition, c’est de contempler leurs paysages urbains, créations du regard élaborées à partir de leurs sensibilités respectives.
Vincent Rauel
1 Le poète et romancier belge G. Rodenbach emploie l’expression pour la première fois en 1892. Cf. F. Chenet-Faugeras, « L’invention du paysage urbain », Romantisme, revue du xixe siècle, n° 83, 1994, CDU SEDES, p. 27-37. 2 Le Dantec, 2006 « Philosophie du paysage », dans Berque, A. (sous la direction de), Mouvance II. Soixante-dix mots pour le paysage, Paris, Éditions de la Villette, 2006, p. 80-83.