Mes premières œuvres datent de la fin des années 90. Je travaille alors chez Denise René. Je prends des cours de peinture à l’Ecole des Arts Appliqué avec Catherine Sedillot, qui s’inscrit dans la tradition académique (couleur, valeurs, composition), et parallèlement, je copie Chardin en autodidacte.

Sa gamme de couleurs, l’harmonie des tons, son art du dépouillement m’influence durablement et profondément. C’est aussi le début d’une collaboration avec un galeriste de la rue St Honoré.

Puis vers les années 2000, influencé par Tal Coat, Martin Barré, ou Degottex découvert au Musée de l’Evêché d’Evreux, ma peinture s’oriente vers l’abstraction lyrique.

Je travaille durant une dizaine d’année la matière et le geste sur de grands formats.

Je dépasse la question de la représentation figurative, acceptant l’imprévu, l’accident. Années difficiles mais fécondes.

Entre 2008 et 2011, je réalise une série de collages sur carton entoilé, à partir de photos anciennes en noir et blanc (fin XIX – début XX) : les premiers tours de France, la première guerre mondiale, la France de l’entre-deux guerre.

Je choisis des photos qui ont une charge émotionnelle forte et dont le cadrage me touche. Puis, je compose en matière à l’acrylique et à la mine de plomb afin de modifier la photographie originale.

Mais le point d’ouverture reste pour moi le processus de création. Je réutilise ces images pour leur potentiel artistique.

Faire surgir une œuvre, la rendre poétique malgré le contexte parfois âpre, douloureux.

Depuis quelques années, je reviens à une peinture naturaliste : paysages, natures mortes, bestiaires.
Je prends des photos de paysage que je travaille à l’atelier. L’acrylique, médium à séchage rapide permet d’obtenir une vibration, un flou par la superposition des tons.

Mes ciels sont bleus, ou couleur ardoise, les nuages sont blancs. J’aime les verts tendres, les ocres et le grain de la toile. Je travaille essentiellement avec des brosses, et m’implique de manière sensible, la toile est mon laboratoire. Je travaille toujours à la lumière naturelle.

De manière silencieuse, intérieure, je fore, je creuse ce sillon à l’écoute du vivant.