Cédric Reolon : Exposition
Collage, Peinture, Sculpture, Dessin
FACE-À-FACE-2020
ATELIER CÉDRIC REOLON, Paris /
LA COMPAGNIE ORDINAIRE DE LA MER, Port-en-Bessin / juillet & décembre 2020
L’exposition Face-à-face-2020 présente des portraits et des nus, féminins et masculins, réalisés directement à l’encre de Chine et à la peinture sur des supports réemployés. Les modèles posent simplement, avec le désir de révéler la vérité d’un corps et de son abandon, l’humanité d’un regard, la complicité mutuelle. Rester libre en restant soi- même. Des instantanés qui livrent une vision apaisée, réfléchie et sensuelle de la rencontre : des face-à-face aussi intimes que sincères. Trois niveaux de face-à-face, ou de rencontre, sont mis en jeu dans cette exposition : le rapport initial du peintre au modèle ; la mise en regard des sujets par l’accrochage ; et enfin, l’implication du tiers-spectateur dans ce jeu de miroir. « Par ces coups d’œil réciproques, mes modèles deviennent aussi spectateurs, à part entière. » Les regards s’échangent, les lignes se répondent, les textures et les matières dialoguent. « Les veines du bois deviennent celles de mes modèles. Le grain de la peau et la trame de la toile vont même jusqu’à se confondre. J’aime cette intimité entre la peinture et son support, le support et son œuvre. Pour moi, les deux sont indissociables, ils s’interpénètrent. » Le traitement subtil des ombres et des lumières rendent le support quasiment photosensible.
Au cours de cette exposition, Cédric Reolon dévoile ses dernières œuvres réalisées sur des supports anciens qu’il se réapproprie : chutes de bois brut, pots de terre, tissus de malles de voyage, ainsi que des toiles peintes abandonnées dans la rue et dont le verso est demeuré vierge… « La toile lisse et blanche m’ennuie prodigieusement. » C’est pour cette raison qu’il préfère des matériaux de récupération glanés çà et là ou sélectionnés méticuleusement au fil de ses balades, pourvu qu’ils portent sur eux la trace du temps, des aspérités qui l’inspirent, un vécu. Ses œuvres même reflètent le souvenir du lieu et de l’instant précis où le support s’est révélé à lui. Dans son atelier, ce sont les formes et les matières qui guident son pinceau. « Je m’adapte aux accidents, je m’en amuse, et je les intègre dans ma peinture. Je m’accommode sans cesse de ces inattendus. » C’est cette part de hasard avec laquelle il aime travailler. « L’acte de peindre se doit d’être vécu chaque fois comme une expérience différente selon le support que je choisis. »
Après avoir réalisé la majorité des œuvres présentées ici, l’artiste tombe par hasard sur le catalogue de l’exposition « Portraits de l’Égypte romaine » au Musée du Louvre, en 1998. Cette découverte lui révèle des affinités fortuites avec les Portraits du Fayoum. « J’ai tout d’abord été saisi comme beaucoup par la familiarité, mais aussi par l’étonnante modernité et expressivité de ces portraits. » Dans ces émouvants portraits qui accompagnent le défunt dans la tombe, l’accent est mis sur la personnalité du sujet, son caractère unique et sa beauté intérieure. Le regard est frontal, fixe, direct, sans détour. Par ce dialogue avec le public, en traversant les siècles ou l’espace d’un instant, le face-à-face devient intemporel. La similitude émerge jusque dans les supports fragiles et marqués par l’empreinte du temps, des planches de bois et des linceuls qui accompagnaient les momies, patinés par l’usure et les jus de l’histoire.
DUDE ON VIEW
EXPOSITION VIRTUELLE / ONLINE EXHIBITION
mots-clefs/keywords: DUDE ou/or REOLON
- DUDE /duːd/ any man or guy, or one who dresses (or undresses) in a stylish way.
- ON VIEW /ɒn vju:/ (especially of a work of art) being shown or exhibited to the public.
DUDE ON VIEW Trailer: https://youtu.be/CxztpILaL7c
— FR. Très tôt, les représentations photographiques de l’homme ont mis en exergue une séduction au masculin, latente, parfois naïve, plus ou moins assumée et presque universalisée. Dès lors, la virilité s’expose et se publie, et l’homoérotisme s’empare de notre psyché, instinctivement ou à son corps défendant.
À partir de photos glanées çà et là dans les magazines de mode ou de sport, et en les réinterprétant, j’ai voulu souligner la transition du mec lambda et sexy malgré lui vers une forme d’icône sacrée, d’Apollon postmoderne : la matérialisation d’un nouveau « maître étalon ». D’anonyme à Dude on view.
L’Atelier s’accommode des contraintes absolues du confinement et je vous invite à cette visite virtuelle, en toute intimité.
— EN. Early on, the photographic representations of men highlighted a masculine seduction, latent, sometimes naive, more or less assumed and almost universal. From then on, manhood is exposed and published, and homoeroticism takes over our psyche, instinctively or defensively.
From photos gleaned here and there in fashion or sports magazines, and by reinterpreting them, I wanted to stress the transition from the average and sexy guy despite himself to a form of sacred icon, of postmodern Apollo: the materialization of a new “standard master”. From anonymous to Dude on view.
The Atelier meets the absolute constraints of confinement and I invite you to enjoy this virtual visit in little privacy.
LA CONFÉRENCE DES OISEAUX
VIDÉO pour “La Conférence des Oiseaux”
adaptation théâtrale du conte soufi
d’après Farid-ud-Din Attâr (Perse, XIIe-XIIIe s.)
- Cédric Reolon : Dessin & animation
- Emmanuel Benito : Illustration sonore
VIDEO for “The Conference of the Birds”
stage adaptation of the Sufi tale
inspired by Farid-ud-Din Attâr (Persia, 12c & 13c)
- Cédric Reolon: Painting & visual animation
- Emmanuel Benito: Sound design
Exposition " La Boîte à Geta "
Ōtawara Institute of Art Cultural Studies (Ōtawara, Japon) du 19 au 30 Juin 2021
Au Japon, les GETA (下駄) sont des chaussures traditionnelles en bois. L’Institut des Arts et de la Culture d’Ōtawara est situé dans une ancienne école désaffectée : on y trouve encore le meuble où auparavant les Geta étaient rangées. Ce dispositif a été transformé en support d’exposition pour des petites œuvres dont le format est celui d’une boîte à Geta. MERCI à M. Kodai Hihara, sculpteur et directeur de l’Institut des Arts et de la Culture d’Ōtawara, pour l’invitation et aussi à l’Association des Artistes de Belleville, l’organisatrice de cet échange pour cette nouvelle édition.