Cidàlia Alves se présente comme étant une photographe-plasticienne. Ce mélange de médiums reflète bien ses deux lignes directrices principales : la lumière et la matière. Elle mélange les deux avec brio grâce à ses photographies qu’elle manipule avec des techniques picturales. Tendre son châssis telle une peintre, maroufler la photographie imprimée pour la froisser ou la déchirer ; tout cela fait vivre son art dans un rapport semblable à un corps-à-corps. Cidàlia s’empare des matières devant elle – tant par la photographie que physiquement –  pour les faire exploser dans une multitude de consistances. On aimerait s’approcher de très près pour effleurer cette abstraction texturée.

Mais pour faire vivre tous ces traits graphiques, Cidàlia capture la lumière avec précision et avec passion. Comme elle le dit si bien : « lorsque la lumière tourne, je la chasse. » Cet amour pour les rayons lumineux lui vient sans doute de son enfance au Portugal, pays chaud, rempli de clarté et d’éclat. Cette lueur mouvante qu’elle tente de saisir par le figement de sa caméra est caractéristique de ce qui lui plait le plus dans son art : graver un instant à tout jamais. Que ce soit parmi les moments du quotidien ou dans le foisonnement de la nature, elle puise son inspiration sans préméditation. Véritablement happée par ses rencontres photographiques, Cidàlia attrape cette vie qui passe trop vite.

Ainsi, ce mélange de médiums lui vient sans doute de son parcours. C’est après un apprentissage au studio Apppolot (Grasse) suite à un CAP Photographie (Nice),  qu’elle rencontre les artistes Jean Kirsch ; qui l’initie au dessin et à la peinture néo-impressionniste ;  André Le Manchec qui l’invite à déconstruire sa pratique photographique ou encore les peintres Anna-Eva Bergman et Hans Hartung.